Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Plaidoyer libéral

La seule mission du politique, c'est de garantir l'éthique. Tout le reste ne la regarde pas.

Pour la résolution des problèmes humains concrets …

Il y a l'initiative personnelle : celui qui a un problème le résout lui-même.

Il y a l'initiative contractuelle : le commanditaire qui a un problème, rémunère, d'une façon ou d'une autre, la personne ou l'équipe qui le lui résolvent.

Il y a l'initiative entrepreneuriale : un groupe d'associés construisent une organisation (usine, magasin, clinique, …) pour fabriquer et/ou distribuer des produits (biens ou services) supposés utiles et utilisables à destination d'un marché de clients potentiels.

Il y a l'initiative communautaire : un groupe de personnes s'associent pour résoudre ensemble un problème collectif qui les concerne tous (école, pratiques sportives ou religieuses, sécurité, garderies, …).

 

Ainsi sont résolus la grande majorité - sinon la totalité - des problèmes humains.

Face à ces initiatives privées (qui réussissent ou ratent - au gain ou aux frais des initiateurs - selon les talents et les configurations), il y a l'initiative étatique qui, en général, se mêle de ce qui ne la regarde pas. La seule chose que l'initiative privée demande à la puissance étatique, c'est d'être la garante de l'éthique de toutes les transactions privées. Tout le reste, elle peut s'en occuper.

Nous voilà au cœur de la doctrine libérale.

 

Pourquoi, dès lors, nos sociétés ont-elles quitté la voie du libéralisme naturel pour aboutir à une initiative étatique qui, dans toutes les dimensions, empiète, envahit, subjugue, asservit ou anéantit l'initiative privée ?

 

Le fond de la réponse est celui-ci : les humains sont naturellement très inégaux en matière de capacité d'initiative. C'est un constat. Et les sociétés étatisées modernes se sont octroyé la mission de contrebalancer ces inégalités naturelles par des systèmes égalitaires de compensation artificielle. Dès lors, la puissance étatique s'est dotée d'une force d'initiative publique (financée par l'impôt) pour pallier - plus ou moins autoritairement, plus ou moins arbitrairement, plus ou moins violemment … - les déficits d'initiative privée … induisant, de ce fait, une infantilisation des populations et une amplification des paresses entrepreneuriales.

 

Aujourd'hui, la puissance étatique d'initiative publique est devenue telle que le système étatique a quasi complètement abandonné sa mission éthique - quand elle ne la bafoue pas - jusqu'à la sous-traiter, en quelque sorte, à la sphère privée.

 

Il est vital d'édicter une règle de séparation absolue du politique (qui doit revenir à la seule éthique) et de l'économique (qui doit relever exclusivement de l'initiative privée).

 

Marc Halévy

Physicien, philosophe et prospectiviste

Le 23/08/2019